Gatsby le Magnifique :
« Quand je descendis le perron, je vis que la soirée n'était pas tout à fait terminée. À vingt mètres de la porte, une douzaine de phares éclairaient une scène étrange et chaotique. Dans le fossé qui bordait la route, encore d'aplomb, mais amputé d'une roue, gisait un coupé neuf qui avait quitté l'allée de Gatsby à peine deux minutes avant. L'arête du muret avait dû arracher la roue, qui faisait maintenant l'objet d'une attention soutenue de la part d'une demi-douzaine de chauffeurs curieux.
Cependant, comme ils avaient abandonné leurs véhicules, bloquant ainsi le passage, ceux qui étaient restés dans la cour klaxonnaient à tour de rôle, et amplifiaient encore la violente confusion de la scène... Lire la suite...
Les Nuages de Magellan :
« Pendant la nuit, le furtif avait laissé le salar derrière lui, à présent il survolait une mer démontée, des vagues gris vert frangées d’écume, à perte de vue. […]
Moins d’une heure plus tard, l’île s’annonçait sur leurs écrans radars. Liliam fit descendre le furtif au ras des vagues. Des embruns giclèrent avec la pluie sur le cockpit. Kieren ne put s’empêcher de noter :
– Si on descend un poil plus bas, on n’aura plus à s’inquiéter d’éventuels snipers, on finira broyés par la tempête, c’est une technique comme une autre... Lire la suite...
Un Éclat de Givre :
« Le projecteur m’aveugle, la salle est plongée dans le noir plus qu’aucune que j’aie connue. Avec ma nouvelle maigreur, je flotte presque dans la chemise de Damien. Je le sais dans mon dos, mon fidèle pianiste, les doigts effleurant déjà son clavier. Ce soir nous interprétons un extrait de la Frost Scene, un air baroque tiré d’un semi-opéra de Purcell, une œuvre intrigante où ne peuvent chanter que des êtres surnaturels. Ce soir, j’incarne l’Esprit de l’Hiver. Réveillé malgré moi par les hommes, j’implore qu’on me rende au gel et à la mort... Lire la suite...
Entre les Flammes :
« Un homme brun déboucha sur la place depuis l’une des pistes latérales. Il n’était vêtu que d’un jean et d’un tee-shirt noir uni et tenait entre ses mains ce qui ressemblait à un rouleau de tissu. Son tee-shirt s’étirait pour épouser les formes de ses larges épaules. Ses muscles jouaient sous la peau de ses bras, des muscles souples de combattant, façonnés à force d’entraînement pour terrasser ses adversaires. Il marchait d’un pas léger, assuré et sans hâte, semblable à celui d’un fauve au cœur de la jungle, d’un super prédateur sorti chasser sur son territoire... Lire la suite...
Rage de Dents ( ATTENTION SPOILER !!! ) :
Je sentais que j’allais terriblement m’amuser.
À peine cinq minutes après qu’Elliot eut repris connaissance, Lukas et lui voulaient déjà se sauter à la gorge. Quant à moi, je les aurais volontiers décapités tous les deux. J’avais l’impression d’être dans une garderie, sauf qu’à la place de se taper dessus avec des jouets, ils auraient préféré des armes de poing. J’avais été très claire. Personne n’avait le droit de frapper personne, et je souhaitais une conversation civilisée. Malheureusement, ils ne m’avaient pas vraiment écoutée, ni même entendue... Lire la Suite...
Brulure Magique :
La caisse craqua sous moi. Je tombai avec la grâce d’un sac de patates, me raccrochant au squelette. Mes doigts traversèrent les os et agrippèrent un carreau à la main et les doigts recouverts de poudre claire.
Il y avait un trou dans le côté gauche du squelette, entre les troisième et quatrième vertèbres. Le trou se maintint une seconde, grandit, fondit, puis le squelette entier implosa en poussière. La silhouette de poussière resta en l’air un instant, me défiant, avant de s’évaporer... Lire la suite...
Sur des Mers plus ignorées :
Shandy se pencha par-dessus bord pour éviter d’être ébloui par la torche, à l’avant, et pour mieux voir Hurwood. Le vieil homme souriait largement en agitant la main à Léo Friend, aux pirates stupéfaits et à Beth, que Stede Bonnett conduisait vers le bateau de son père d’un air de somnambule. Elle a sûrement raison, se dit-il ; son père est complètement fou... Lire la suite...
Pieds nus sur la Terre Sacrée :
« En 1676, un chef indien gaspésien (micmac aujourd’hui) critiqua un groupe de capitaines français, pour la haute opinion qu’ils affichaient à l’égard de la civilisation française.
« Vous reprochez fort mal, à propos à notre pays, d’être un petit enfer sur terre en contraste avec la France que vous comparez à un paradis terrestre, parce qu’il vous donne – dites-vous – toutes sortes de provisions en abondance... Lire la suite...
L'empreinte du Démon :
"Sur cette plate-forme, assez haut pour que chacun puisse le voir, se tenait un homme vêtu d’une longue robe noire, le visage dissimulé par un capuchon.
Le personnage leva les mains, dans un grand geste théâtral, et une fumée bleue se mit à monter de deux urnes d’argent disposées de chaque côté de la scène. Sur un second geste, des flammes jaillirent des urnes, saluées par un murmure approbateur de la foule... Lire la suite...
L’étreinte des Flammes :
« — Ce petit bijou est l’un de mes mélanges préférés, reprit la mère d’Izzy en saisissant un nouveau flacon. Effets bénéfiques assurés sur la vie amoureuse, garantie satisfait ou remboursé. Votre mari n’a jamais eu de… faiblesse ?
Elle leva un doigt qu’elle laissa ensuite pendre mollement tout en haussant les sourcils.
Un silence assourdissant se fit soudain à l’étage.
— Euh… non.
J’essayai de me retenir. Vraiment. Si Darryl n’avait pas dit « Bien joué, mon pote, pendant un moment, je me suis fait du souci pour toi », je pense que j’aurais tenu. Mais il le dit. Et Adam éclata de rire, ce qui vint à bout de mes dernières résistances... Lire la suite...
L'origine :
« Il referma les yeux et prit une profonde inspiration. Elle sentit l’odeur musquée de sa colère à présent, bien que ses épaules aient semblé toujours détendues.
— Puis-je faire quelque chose pour vous aider ? demanda-t-elle calmement comme il restait muet. Voulez-vous que je parte, que je fasse la conversation, ou que je mette de la musique ?
Elle n’avait pas la télévision, mais elle avait toujours sa vieille chaîne hi-fi.
Il garda les yeux fermés, mais il afficha un sourire, une simple torsion des lèvres... Lire la suite...
Les Liens du Sang :
« Des années durant, nous n’avions été que deux adversaires, des prédateurs qui devaient partager leur territoire et luttaient contre une certaine attirance malvenue. Et d’une certaine manière, pendant tout ce temps passé à faire semblant d’obéir à ses exigences tout en n’en faisant qu’à ma tête, j’avais gagné son respect. Des loups-garous m’avaient déjà aimée ou détestée, mais aucun ne m’avait respectée, pas même Samuel... Lire la suite...